Le 28 octobre dernier, les urnes ont rendu leur verdict. Le Brésil a installé au pouvoir suprême Jair Bolsonaro. Comment ce nostalgique de la dictature violente a-t-il été élu ? Pourquoi le Brésil s’est-il précipité dans le piège du populisme ? Ce vote a-t-il été réglementaire ? Ces questions trouveront leurs réponses, en leur temps.
Aujourd’hui, l’urgence se situe ailleurs.
En instituant une dictature de velours, Bolsonaro a aussi mis en place une machine répressive qui tourne aujourd’hui à plein régime. La preuve : une liste de plusieurs centaines de noms, jetée en pâture au public.
Qui sont ces gens ?
De Caetano Veloso à Chico Buarque ou Gilberto Gil, des écrivains Luiz Ruffato à Adriana Lisboa, ou du réalisateur Walter Salles à l’acteur Wagner Moura, cette liste recense tous les musiciens, intellectuels, écrivains, cinéastes et autres libres penseurs qui ont osé se dresser contre Bolsonaro.
Que demande cette liste ?
Le boycott des œuvres créées et produites par ces artistes. Ni plus, ni moins. Le peuple brésilien, s’il veut vivre en paix, doit se confirmer à cette Liste Noire. Ne plus écouter les musiques, lire les livres ni voir les films de ces artistes.
À ce jour, le Brésil est en danger. Les exactions et les intimidations se multiplient. Le trident de l’ignorance – porté par la Bible (églises évangéliques), la Balle (Le lobby des armes) et le Bœuf (les grands propriétaires terriens) – tente de mettre sous l’éteignoir la liberté de penser. Les premiers exils commencent. À cause de la couleur de sa peau, de son orientation sexuelle ou de ses opinions, le citoyen brésilien peut voir, du jour au lendemain, sa vie basculer dans la tragédie.
En 1964, lorsque la dictature militaire a frappé ce pays, la France a ouvert ses bras aux réfugiés brésiliens et latino-américains. Elle a dit non à la dictature. Elle a choisi son camp. Aujourd’hui, le peuple français peut à nouveau démontrer, aux yeux du monde, que la France est bien la nation des droits de l’homme et de la liberté.
Par ce manifeste, nous voulons tendre une main aux Brésiliennes et aux Brésiliens. Nous voulons les assurer de notre solidarité et de notre soutien. Nous voulons leur dire que nous sommes là, simplement, et qu’ils peuvent compter sur nous.
En signant cette lettre, vous direz Non à la dictature, que celle-ci soit militaire ou économique. Vous enverrez un message d’espoir et de solidarité par-dessus le temps et les océans. Vous marquerez votre volonté de défendre un monde plus libre, plus juste, dans lequel il doit être possible de choisir la musique que l’on écoute, le livre que l’on lit, le film que l’on regarde.
Signez ici: https://www.change.org/p/pascal-jourdana-soutien-aux-artistes-et-au-peuple-brésilien